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 Qu'être ou ne pas être. | Ksénia

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Sophie
Sophie

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Qu'être ou ne pas être. | Ksénia Vide
MessageSujet: Qu'être ou ne pas être. | Ksénia   Qu'être ou ne pas être. | Ksénia Icon_minitimeJeu 26 Mar - 21:21

    [pour information, ceci est à la suite de ma présentation]


Lucifer la quitta à son tour, quelques flopées de mots vides plus tard, sans doute avait-il prévu d'autres divertissements et décidé de les avancer à la vue de la mauvaise humeur du jour. Ca passerait, comme toujours. Ils avaient toute une éternité devant eux. Sophie tenta de se replonger dans la lecture d'un des livres qui l'entouraient et dont elle finirait bien par connaître chaque ligne par coeur. L'effort fut en vain, autre chose montait en elle avec violence jetant tout littéraire loin d'elle. Sa journée aussi était sur le point d'être modifiée. Oui, l'éternité.

Et elle claqua la porte sur l'étouffement qui venait de la saisir de ses bras glacés. D'un pas pressé, comme poursuivie par une force impalpable, fantôme d'elle-même, elle descendit les marches de la bâtisse blanche dont elle occupait une tour, "à la manière des princesses" l'avait-on flattée. Son enfermement volontaire n'avait trop duré, elle s'étouffait dans son étreinte, et son côté lunatique venait de décider de prendre le large à la recherche de sa Terra incognita. Dans son élan, Sophie salua une dizaine de créatures divines avant de s'enfuir dans la réalité par une immense porte dont elle ne comprenait jamais comment elle s'ouvrait sous la poussée de ses frêles bras. Là, ayant atterri dans la rue, à l'air libre, elle se jeta dans la cohue de touristes. Elle n'était plus grand-chose, un rien au milieu d'hommes d'affaire pressés, de femmes inquiètes, d'enfants tout de pleurs et de cris et d'adolescents traînant des pieds pour des raisons toutes plus diverses que variés. Elle se mêla à cet ensemble sans pour autant se sentir l'une d'entre eux. La jeune fille n'était certainement pas celle qui était le plus 'à part' de la foule, suffisamment d'êtres que les humains auraient qualifié d'étranges, de monstres plus exactement, circulaient dans cette rue où les deux lieux de puissance les plus importants se côtoyaient. Enormément plus qu'on ne l'aurait deviné. Néanmoins, elle n'aurait jamais pu s'identifier à quiconque. Elle aussi, ne savait plus ce qu'elle devenait.

Humaine, elle ne l'était certainement pas complètement et ne pouvait se décrire ainsi ne serait-ce qu'à cause de sa connaissance. Combien de personnes empruntaient cette rue en une seule et même journée ? Des centaines ? Des milliers ? Et dans leurs guides, et dans leur routine, devinaient-ils le caractère de ce lieu ? Combien, parmi eux, savaient comme elle connaissait ? Savaient où ils se trouvaient mais savaient avant tout ce qu'il advenait de leur monde suite au caprice de la jeune fille qui déambulait à leurs côtés. Sur ses traits ne se lisaient que l'innocence d'un monde aux tours d'ivoire, aucune disgrâce ne venait balafrer son visage. Certains enfants, tous même, sont capables des pires crimes alors qu'ils ignorent les bases-même de la vie qu'on tente de leur imposer. De temps en temps, elle se demandait ce qui se passerait si, oubliant tout mensonge par omission, elle venait à leur dépeindre la vérité. Auraient-ils encore assez de courage et d'honneur pour punir une énième pandore ? Finirait-elle lynchée ? C'était plus d'honneur que de sa vie dont il serait question. Un fin sourire s'étala sur le visage de la jeune fille alors qu'elle se remémorait ses dialogues intérieurs tout en empruntant une voie au hasard, sur sa gauche. Cela ne pourraient arriver, elle était bien trop protégée. La Facilité peuplait son quotidien et ne semblait pas prête à la quitter en si bon chemin.

Elle marcha longtemps sans décision ni contrainte, il n'y avait nulle part où aller. Pas même une école où laisser passer le temps. Pourquoi s'encombrerait-elle donc de détails alors qu'elle disposait de tout le savoir chez elle ? Oui, c'était chez elle ce grand bâtiment qui défiait les nuages et où le blanc régnait dans une parfaite ironie – le Bien et le Mal n'avait rien de couleur, ils n'étaient presque rien. Un logis, pas même une maison, avec le Père mais où elle ne pourrait trouver aucune présence génitrice. Elle était issue de la même boue qu'Adam ; il n'y avait aucun parent pour elle. Sophie était plus neuve que tout, fraîche comme une goutte de rosée s'étalant à l'ombre d'une fleur et, en illusion, éphémère comme un papillon. Non, elle n'était définitivement pas à classer parmi les humains lambda.

Et pourtant, sa faible constitution toute humaine se faisait sentir à elle. Ses jambes supportaient difficilement cette marche à la folle allure ; elles réclamaient repos et attention. Elles auraient le premier sans le second. Sophie décida de se diriger vers le parc qui était à quelques pas de là et de s'y asseoir à condition de trouver une belle vue. L'entreprise ne fut pas aisée avec tout ce monde qui occupait les bancs : des couples, des personnes âgées qui, comme dans les films, nourrissaient des pigeons, des familles entières... Mais Sophie fut plus que ravie de son choix final. Elle s'assit sur une murette qui bordait le chemin, elle était tout au plus un mètre de hauteur mais elle aimait cette sensation, ces pieds qui défiaient ces centimètres de vide.
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Ksénia A. Winczlav
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Rang : Déesse complètement perturbée. Et perturbante aussi.
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Fille de la Nuit, mère des plaies du monde. Le meurtre, l'oubli, la souffrance sont nés de mon sein.
Je suis la controverse, la discorde.
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MessageSujet: Re: Qu'être ou ne pas être. | Ksénia   Qu'être ou ne pas être. | Ksénia Icon_minitimeSam 4 Avr - 11:14

    Je marchais, encore et encore. Je ne me lassais pas d'entendre ces gens souffrir dans leur éphémère petite vie qui les torturait autant que l'éternité qui les précédait et qui allait sûrement leur succéder. Tous ces petits êtres qui travaillaient dans cette gigantesque fourmilière qu'est devenu le monde. Mes talons résonnaient jusque dans ma tête mais le bruit qu'ils provoquaient sur les pavés sales de la rue n'était perçu de nulle autre. Je marchais, encore et encore. Je sentais ce liquide rouge et brûlant circuler en moi, parfois je me demandais si j'arriverai à en remplir toute une baignoire, sans que je ne perde conscience ou que mes plaies se résorbent. C'est étrange, l'éternité, l'immortalité. Et puis je marchais, j'en avais marre.

    Mes yeux se fermèrent, je m'immobilisai sur place, au milieu de ce trafic incessant d'âmes en peine, collées à leurs téléphones ou bien aux personnes qu'elles considèrent comme étant leurs âme soeur. Foutaises que ces futilités. Je m'étais donc arrêtée. Quelle est l'interaction primaire d'un papillon avec le ciel ? Mes yeux s'ouvrirent. Leur lueur bleu que je ne pouvais percevoir balayèrent les visages fugaces et banals de ces passants, puis je levai ma tête vers une vision plus familière. Bonjour, Ô toit du monde. Quand nous tomberas-tu dessus ? Astérix se le demande aussi, je voudrais le rassurer...

    Mais mes pensées chaotiques n'enlevèrent pas ma question existentiellement inutile. Le papillon avait besoin du ciel, mais ce n'était qu'une boîte, contentant le soleil, ou le vent. Et donc, le papillon n'interagit pas avec le ciel. Quel dommage, moi qui voulait m'accrocher à un traîneau de papillons. Hélios, je te jalouse, tes cheveux sont... Ah non, tes chevaux, c'est vrai. je confonds parfois, puisque mes cheveux hennissent. Ou serait-ce moi ? Ô douce migraine, que j'aime quand tu viens t'immiscer en moi, pernicieuse douleur que j'abhorre au point d'en tomber amoureuse, presque à chaque fois.

    Lorsque ma tête revint à l'angle normal qu'un humain possède en temps normaux, je vis que ces visages si passibles auparavant avaient une expression entre dégoût, intérêt purement pervers, ou bien questionnement. Les trois me convenaient. J'inspire le dégoût pour ceux qui savent à quel point je suis un aimant à emmerdes, cet intérêt pervers doit être provoqué par mon joli pantalon en cuir et du bustier innocent qui le complète de façon complémentaire, et le questionnement est le propre de l'Homme. D'ailleurs, l'autre jours, des hommes sont venus me voir, menottes en main, pour me questionner. Ils parlaient de meurtres, moi je leur ai simplement dit que ma main était l'instrument de la discorde, et ils jugèrent qu'ils devaient m'offrir un café. Alors je n'avais pas du leur répondre ça... Hmmmm, attendez. Ah oui, je leur avais dit que j'étais une âme esseulée en quête de compagnie. Ca se vaut après tout.

    Ces regards intéressés par mon côté charnel commençaient légèrement à me pomper l'air. Étrangement, j'étais lunatique. Normal. Un magasin. Chouette. Je pris une robe, noire comme Maman -surtout quand elle était de mauvaise lune- et l'essayai dans une petite colonne qu'ils appelaient cabine d'essayage. Grecque, aux contours cintrés, et dont les les pans tombaient gracieusement sur le sol. Ma robe préférée, j'avais demandé à Octave de m'en offrir une un jour, mais le noir ne se faisait pas. Du coup j'étais allée me consoler dans les bras de Tite-Live, mais il semblait attiré par quelqu'un d'autre, et non pas quelqu'une. Je sortis, la femme semblait au paroxysme de l'envie jalousivement adorative. Je ne lui en voulais pas, on m'avait façonnée ainsi. J'empruntai des spartiates de pareille couleur et m'en allai sans que personne ni aucune force ne m'empêche de sortir mes drachmes. Les regards se faisaient ainsi plus intenses. J'aimais mieux ça.

    Oh, de la verdure. Qu'est-ce que c'est moche quand c'est trop vert Je préfère l'autre vert. Mousse, sapin, gris antique, sous l'oeil avisé des étoiles. Là c'est vert. Ou bien bleu, je ne sais plus. Misère, cette robe était échancrée au niveau de mes cuisses. Ca me rappelle que je n'ai pas fini mes cuisses de poulet hier, et que j'ai oublié de ranger mes cuissardes. Et soudainement, le cours apocalyptique de mes pensées fut stoppé net par une présence qui mettait mon discordomètre en alerte. Qui était cette jeune fille au faciès inconnu et familier ? Ksénia se dirigea donc vers celle-ci, et moi, Eris, ne fit qu'observer. Ou alors était-ce l'inverse ? Je ne sais jamais...

    « Bonjour. Ce petit bout de murette près de ton côté droit est-il libre ? »

    Je la fixai de mes yeux étrangement chaleureux, et un petit sourire s'esquissa doucement sur mon visage.
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MessageSujet: Re: Qu'être ou ne pas être. | Ksénia   Qu'être ou ne pas être. | Ksénia Icon_minitimeLun 20 Avr - 20:38

Time flies.
Ne veut-il pas m'emporter avec lui ?


Une flopée d'oiseaux quitta les arbres ; sans doute pour mieux épouser les cieux et donner aux humains d'autant plus de raisons de les envier. Ils rougissent de honte, ces Icare cloués au sol par le manque cruel de cette audace qui ôte les vies - même pas à même de se brûler les ailes ! Un cri d'enfant retentit et ne donna certainement aux volatiles qu'une envie plus forte de fuir dans leur paradis d'azur ; la balançoire était vide, l'enfant à terre, la mère pas loin. Il pleurait, elle lui disait d'arrêter alors qu'elle même aurait injurié jusqu'au plus petit atome de fers pour l'avoir propulsé ainsi. Des philosophes du dimanche - en semaine - passèrent près de Sophie sans pour autant la voir ; discours sur l'éthique et les tiques, tout était bon à prendre. Il y avait des rêveurs, des envieux, des tricheurs, des menteurs - beaucoup de menteurs - et quelques peureux. Parmi eux, la jeune fille demeurait immobile et silencieuse. Le temps ne l'emportait pas dans sa course folle, elle n'était qu'une statut. Pourtant, ces autres, depuis ses cils sculptés, elle les scrutait : tous ses sens étaient en éveil et elle s'attardait sur chaque évènement comme pour en déterminer le sens, la raison divine. Cela dit, si raison il y avait eu, ça aurait plutôt était une œuvre archangine, gabrieline. Ils n'étaient qu'un rien et un tout à la fois, un échantillon d'humanité. Comme elle. Seulement, elle ne se sentait pas capable d'être l'une des leurs à part entière. Peut-être qu'une fois qu'ils sauraient eux aussi les réalités de leur monde, elle pourrait les considérer comme sa famille, se trouver enfin des racines. Et puis sinon, tant pis.
    KSENIA - « Bonjour. Ce petit bout de murette près de ton côté droit est-il libre ? »

Celle-ci, elle ne l'avait pas entendue arriver ; son pas était aussi léger que son corps et, qui plus est, elle était bien trop occupée à regarder au loin pour voir ce qui se passait à côté d'elle. Sophie, interrompue dans sa contemplation, reporta son regard sur la nouvelle arrivante sans aucune animosité. Là, elle la regarda de haut en bas, répéta le mouvement plusieurs fois et décida qu'elle l'aimait bien. On aurait pu applaudir mais ça aurait été malpoli. D'ailleurs, se faire aimer d'elle n'était pas bien difficile - en théorie - il suffisait de dégager un on-ne-savait-quoi d'original. De l'excentricité, Ksénia en avait à foison. Un passant vous aurait dit que le sourire convenait et aurait souligné quelques autres détails mais la tenue aurait été jugée comme étant des plus inhabituelles. Pas recalée mais inhabituelle. Enfin, permettez moi une dernière rectification : la tenue aurait paru inhabituelle à quelqu'un qui n'aurait jamais rencontré un de ces fameux dieux de l'Olympe. Et Sophie en avait vu beaucoup ; pas tous mais beaucoup. Elle avait même eu le temps de choisir ses préférés et il ne s'agissait pas des plus tendres... A bien y réfléchir, il fallait aussi avouer que peu des grandes divinités étaient tendres. Ne disons pas aucune avant d'avoir vérifié mais "très très peu" alors. Mais jamais elle n'avait vraiment rencontrer la semeuse de discorde hors des contes que Dieunounet et Lulunou (excusez les surnoms, elle n'était qu'une enfant) lui racontait chaque soir alors qu'elle refusait de rejoindre le pays des rêves.
    SOPHIE - « Tout autant que celui à ma gauche. »

Donc, sur l'instant, celle qui avait sa chambre, sa bibliothèque, sa salle de bain et tout un tas de pièces privées qu'elle avait réclamé sans vergogne à un Dieu bien trop gaga (lorsqu'il le voulait) apprécia Ksénia. Sinon, elle ne lui aurait pas rendu son sourire en lui indiquant que les "places" qui l'entouraient étaient effectivement libres. Elle avait même l'impression de la connaître ou tout du moins lui rappelait-elle quelqu'un. Non, à vrai dire, elle savait instinctivement qu'il ne s'agissait pas d'une humaine quelconque. Elle faisait partie de ces êtres qui dégageaient ce quelque chose, Ce quelque chose que l'on voyait sans pouvoir toucher. Elle aurait pu lui demander de but en blanc si, par un hasard tout inoffensif, elle n'avait pas croisé une succube ces temps-ci ou la reine des Amazones. Elle aurait pu mais ce côté direct n'aurait pas été si amusant. Voir les gens s'enfuir, courir comme s'ils avaient croisé une gorgone affamée, n'était pas vraiment amusant et plutôt répétitif.
    SOPHIE - « Je m'appelle Cassiopée. Enchantée. »

Délire d'amnésique ? Langue ayant méchamment fourché ? Que nenni, Cassiopée était en train d'être inventée pour les besoins d'un jeu tout nouveau. Et sans invitation ni plus ample formalité, Ksénia était son invitée d'honneur.
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Ksénia A. Winczlav
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MessageSujet: Re: Qu'être ou ne pas être. | Ksénia   Qu'être ou ne pas être. | Ksénia Icon_minitimeJeu 6 Aoû - 20:38

    Un sourire. Un battement de coeur. Le sien, sans aucun doute, je doutais de la présence de celui-ci dans mon thorax. Elle me dévisagea, et j'en fis de même. De me dévisager ? Oui, si je le pouvais, mais je m'étais surtout chargée d'en faire de même pour elle, appréciant ses petites joues légèrement rosées, et la douceur de sa peau, en apparence. Humaine, et pourtant elle avait des traits divins. Mes mains désaccordées vinrent jouer avec les pans de ma longue robe d'été, le temps que la jolie jeune fille en face de moi exécute sa petite réflexion. J'aurais pu rester debout, sans aucun problème, mais j'aurais préféré être pendue à un arbre, pas pendue tel un pendu, juste pendue par les pieds. Ou pas pendue. Migraine, où vas-tu ? Non ? Bon. Et pourtant, la jeune fille qui était en face de moi n'eut pas l'air d'avoir vent de mes états schizophréniques, et accepta de me léguer une place à côté d'elle, puisqu'à gauche et à droite, la murette était libre.

    « Bien aimable. »

    Je vins à me tâter pour savoir si j'allais me mettre à gauche ou à droite de mon interlocutrice, mais je ne savais pas véritablement. J'aurais très bien pu m'asseoir par terre, devant elle, mais elle aurait sûrement pris peur. Et puis lever la tête vers une humaine, très peu pour moi. Je ne lève la tête que vers le patron, surtout quand il s'amuse à jouer les boss. Mais la jolie jeune fille m'avait implicitement invitée à sa gauche, alors pour une fois, j'allais faire les choses dans l'ordre et dans la normalité : j'allai à gauche. Je vins soulever doucement les pans de ma jolie robe et posait mes divines fesses sur la murette.

    Le bout de mes pieds sandalés frôlait le sol, et je m'en amusai. Si j'avais été seule, j'aurais sûrement gloussé telle une dinde farcie avant qu'elle soit cuite. Et pourtant, même si en apparence j'avais repris mes bonnes habitudes discordantes, je n'arrivais pas à m'ôter cette étrange présence du discordomètre. Elle m'annonça son prénom, menteuse, et s'avoua enchantée. J'aurais plutôt dit divinement bluffée. Le pétillant de mes prunelles vint danser avec ses yeux, et le sourire que j'affichais maintenant était large et carnassier. Joueuse, je levai une main tendre dans les airs, comme pour serrer la sienne.

    « Et je me nomme Pandore. Tout le plaisir est pour moi. »

    Elle m'avait expressément tendu la perche pour que je joue avec elle. Mais pourquoi lui avoir donné un nom autre encore qu'Eris ou Ksénia ? Parce que je faisais encore ce que je voulais, naméo. Une mèche légèrement ondulée vint jouer avec moi, et je ne la repoussai pas, louchant brièvement sur celle-ci avant de la faire disparaître de mon champ de vision par la pensée, c'est à dire que je n'y faisais plus attention. Puis ma tête bascula légèrement sur le côté.

    « Cassiopée est un prénom divin. J'aime. »

    Le naturel revient toujours au triple galop.
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Sophie
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MessageSujet: Re: Qu'être ou ne pas être. | Ksénia   Qu'être ou ne pas être. | Ksénia Icon_minitimeLun 10 Aoû - 15:32

Pandore, comme la boîte ou plutôt la jarre. Comme la fille aussi, cette fille et sa merveilleuse idée de se lancer dans l'interdit. Sophie avait toujours préféré cette histoire à celle d'Eve et de sa stupide pomme du savoir. Si la naïveté était la clé de voûte de cette erreur qui avait chassé les humains loin du jardin d'Eden, c'était une curiosité toute humaine et bien faite qui avait poussé Pandore à déverser les maux de l'humanité sur la Terre. Or, il n'y avait rien de plus louable,dans un esprit sophien, que cet appétit de savoir qui vous tord les tripes jusqu'à l'abandon tant et si bien qu'elle adorait cette Pandore - la vraie, presque l'unique - sans même avoir jamais eu le plaisir de la rencontrer. Elle nota d'ailleurs dans un des recoins de sa tête d'enfant gâté qu'elle était qu'elle devrait aller réclamer une rencontre avec ladite curieuse auprès de l'autorité suprême (qui n'avait d'autoritaire que cette expression). Sur ce point, la jeune fille jaugea d'ailleurs celle qui se trouvait à côté d'elle décrétant bien vite qu'il ne pouvait pas s'agir de sa Pandore préférée. Elle n'aima pas moins sa nouvelle compagnie pour autant, elle ne démordit pas non plus de l'idée qu'elle n'était peut-être pas humaine.
    KSENIA - « Cassiopée est un prénom divin. J'aime. »

    SOPHIE - « Divin... Je dirais plutôt royal ou céleste. Enfin merci. »
Autre note mentale : demander pourquoi Sophie ? Oui, parce que la sagesse ou une quelconque autre forme de modération n'était pas son fort. Sans doute une ironie divine ; le mauvais goût se retrouve partout.
Le temps d'une brise, l'odeur de la déesse atteint ses narines, frappa, entra et fit le tour de son encéphale. S'il y avait encore des doutes dans celui-ci, tout venait d'être balayé d'une inspiration : Pandore n'était pas humaine. Il ne restait plus qu'à expirer et à réfléchir ; la première phase accomplie, elle se concentra à la deuxième. Dans toutes les conversations qu'elle avait eues ou qu'elle avait pu surprendre durant les dix-huit premières années de sa vie - et Dieu, ainsi que Sophie, sait à quel point les divinités sont bavardes et adorent raconter leur vie ainsi que les détails les plus scabreux de celle des autres - elle n'avait noté aucune autre Pandore que celle qui devait encore faire mumuse avec sa boite. Il était d'ailleurs rare que l'on partage le même prénom, ça n'aurait fait que compliquer les choses dans la famille Olympienne. Alors, soit celle qui partageait sa murette était une sainte, ce dont elle doutait, soit elle avait changé de prénom par simple fantaisie, soit elle n'était qu'un de ces subalternes qui errent sur la Terre avec la ferme intention de changer le monde en bien ou en mal. En tout cas, rien que de voir les regards que ceux qui passaient à quelques mètres d'elle lançaient à Pandore/Ksénia la rassuraient dans son idée que même si elle était un simple ange ou un quelconque démon, elle se détachait de la masse. Habituellement, de tels êtres se fondaient sans problème aucun dans la masse avec d'autant plus de facilité qu'ils avaient un jour fait partie de cette foule.

    SOPHIE - « D'où venez vous, Pandore ? »
Il y avait aussi les succubes et les vampires auxquels sa voisine pourrait tout aussi bien correspondre et même mieux étant donné que l'exubérance leur collait plus à la peau. Oui, suceurs de sang et dévoreuses d'hommes ; il fallait tout prendre en considération. Mais alors ce serait bien la première fois qu'on la prendrait pour un casse-croûte et cela sans doute parce que l'histoire qu'elle arrive à ce moment-là ou à un autre n'irait pas très loin : papa ne serait pas content. Papa n'est vraiment pas fun, un gamin croisé avec un papi gâteux ayant parfois des crises d'adulte (du fait pas ci, fait pas ça en particulier). Sophie s'en amuserait sans doute mais jusqu'à un certain point : on dit la morsure de vampire plutôt désagréable et elle n'aime pas souffrir. Laissons l'aspect masochiste aux autres. Mais un point lui revint à l'esprit alors qu'elle voyait de plus en plus celle qui lui tenait compagnie en prédatrice, elle avait un jour demandé à Lestat quelle odeur elle pouvait bien avoir pour des prédateurs comme lui et il lui avait répondu en tout franchise et sans pour autant éviter de la vexer qu'elle n'avait étrangement aucune odeur. Ce n'était pas vraiment repoussant mais ça pouvait être vécu comme une mise en garde : on sentait qu'elle était une humaine spéciale. Zut, zut et zut.
Ce serait une succube alors ? Dévoreuse d'homme et tout ce qui va avec ?

    SOPHIE - « Et hormis partager des sièges inconfortables avec des inconnus, comment occupez-vous vos journées ? »

Au diable la délicatesse et les mots camouflés. Sophie voulait savoir, elle avait la même curiosité que cette Pandore, celle de l'histoire, et devait certainement l'aimer par narcissisme. Elle avait certainement le droit, elle, de cacher qui elle était surtout devant cette absence de réponse, devant cet hybride sans nom qu'elle était. La jeune fille laissait ses pieds taper contre son appui à plusieurs reprises en raison de l'énervement qu'un tel manque d'explication déclenchait. Pas 100% humaine, elle l'avait compris, pas comme Adam et Eve non plus à ce qu'on disait... Mais quoi alors ? Le prototype d'une nouvelle humanité peut-être, fait avec une meilleure boue. Enfin, une meilleure poussière : tu es né poussière et tu redeviendras poussière. Mais pas pour elle, on lui avait fait comprendre à mille reprises qu'on ne la laisserait jamais mourir et qu'elle pouvait à tout moment demander l'arrêt de sa lente décomposition voire même un rajeunissement. Oui, trop de possibilités et trop d'originalité, ça ne laissait plus place à rien. Alors si elle était condamné à ne pas savoir pour elle, autant tout connaître des autres. C'était en tout cas l'excuse qu'elle aurait donnée, à vous de juger.
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