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 Famine à Rome. | &Papa

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Sophie
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Famine à Rome. | &Papa Vide
MessageSujet: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitimeMer 22 Avr - 20:50

Midi sonnait et résonnait dans les estomacs en quête. Rien, il n'y avait rien. Singulièrement, le problème principal de la maison divine était alors d'ordre alimentaire et préoccupait largement sa plus jeune occupante. Il faut bien dire que chacune des races qui la traverse à son gré - Sophie dit souvent qu'on entre là comme dans un moulin - a ses propres habitudes qui baignent dans la diversité et ne veut se résoudre à s'en détacher. C'est l'âge qui fait ça à ce qu'il paraît... Ainsi, les banquets qui réunissent l'ensemble des dieux ainsi que quelques rares privilégiées sont toujours un casse-tête dont la jeune fille se délecte d'autant plus que les divinités ne laissent s'approcher de leur délicat palet que les mets les plus raffinés. Etant donné leur statut, ils étaient presque obligés de se livrer à de telles cérémonies mais, après des siècles et des siècles passés à préparer leurs repas, on éprouvait bien du mal à innover. Quant à Sophie, notre très chère Sophie qui n'avait rien d'une simple observatrice, elle agitait autant les cuisines avec ses lubies sans cesse renouvelées. Enfin, quand celles-ci étaient pleines et non désertées comme ce jour-là. Rien de bien étonnant cependant, sans doute le personnel était-il parti en collecte. Oui, il ne faut pas oublier qu'on se sent plutôt mal à l'idée de mettre un terme à des vies humaines pour assurer le repas du seigneur vampire qui amène souvent une bonne partie de sa cours avec lui. De telles pratiques seraient passées inaperçues dans la maison d'en face et n'aurait en aucun cas réveillé les esprits scrupuleux – vu qu'il n'y en a pas – mais, chez Dieu, ça aurait fait tâche. Alors, on multipliait les collectes.

C'était donc, en l'occurrence, principalement Sophie qui se souciait du repas de midi, de SON repas. Devant un réfrigérateur au ventre béant, penchée comme pour distinguer ce qu'elle aurait réussi à ne pas voir, elle attendait un miracle ou une quelconque autre forme d'aide de nature divine ou non. Là-bas, on ne sait plus vraiment ce qu'est un miracle. Elle aurait bien pu se prendre en main mais rien d'alléchant dans cette idée, la supérette la plus proche demeurait tout de même plutôt éloignée pour un ventre affamé et ne lui offrirait pas ce qu'elle voulait. Il n'y avait aucune autre solution, tant pis. Elle ne s'avouait pas totalement vaincue mais allait mener la guerre sur d'autres fronts, contacter le supérieur hiérarchique de cette vieille machine vide. Alors, le dépit l'emportant, Sophie s'empara du yaourt nature, dernier survivant de sa race qui la narguait depuis de longues minutes. Et elle détestait ces pots non aromatisés...
    SOPHIE - « Tu crois avoir gagné, mon petit ? Attends donc que je te montre ce qu'est une guerre rondement menée... Silence et admire ! Et, en attendant, nourris-moi ! »

Sur ce, elle grimaça en ingurgitant un peu de l'ennemi à l'aide de la joli cuillère qu'elle venait d'attraper et quitta la cuisine sans oublier de claquer la porte, juste pour l'effet. Elle était donc décidée à aller se plaindre et surtout, dans le but de rendre le jeu nettement plus amusant, de rajouter une cerise sur le gâteau qui l'attendait bien sagement quelque part, décidée à embêter à nouveau ce cher Gabriel qui fulminait à chacune de ses exigences à la futilité déclarée. Elle gravit l'un des escaliers pour les résidents et le personnel - elle aurait bien traversé le hall d'entrée et emprunté le tapis rouge mais le cas était urgent - yaourt et cuillère en main, armes qu'elle s'apprêtait à brandir sous le nez de l'archange. Elle imaginait déjà sa mine et s'en délectait plus que de sa dose de lactose, de lactose nature.

Sans frapper, elle entra. Peut-être, un jour, surprendrait-elle Gabriel dans une affaire douteuse ou une histoire croustillante en agissant de la sorte. Ce serait là une sorte de consécration mais ce n'était pas pour le moment. Là, elle ne pu que s'indigner devant le vide qui s'offrait à elle et emplissait se lieu totalement rangé, lustré et chouchouté. Tant pis, elle s'occuperait donc autrement. Déposant son repas à peine entamé - il fallait bien qu'il puisse assister à sa perte donc il était préférable de ne pas l'achever - elle ne pu que constater que les livres de la bibliothèque qui occupait tout un pan de mur étaient encore et toujours classés par ordre chronologique (par siècle) et alphabétique (par écrivain). Ces longs discours qu'elle avait tenus à Gabriel sur la possibilité de choisir un ordre de préférence n'avait servi à rien ; tout juste l'avait-il écoutée, elle l'avait bien vu mais avait espéré que, à force de répétitions, l'idée rentrerait. Ennuyée, elle préféra aller fouiller dans les dossiers soigneusement empilés sur le bureau. Elle prit donc place sur la chaise du secrétaire et commença à feuilleter archives et rapports tout en annotant les coins de ces pages qu'elle jugeait bien trop strictes. A croire que notre Sophie était d'humeur bien enfantine, ce jour-là. Pas un nuage d'ennui à l'horizon, premier signe du printemps ?
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Famine à Rome. | &Papa Vide
MessageSujet: Re: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitimeVen 24 Avr - 23:21

Sous le dôme de verre, dans Le bureau, trainait ça et là rareté et beauté. Trésor de tout les temps, objets insolites, drap, tapis... L'ensemble donnait à penser qu'une guerre avait eut lieu récemment. L'occupant n'avait vraisemblablement aucune perte. Il était là, qui trônait, une couronne énorme sur la tête, cette dernière pesamment posée sur une main molle. Il regardait le désastre d'un œil morne, comme si rien ne l'intéressait dans tout capharnaüm. Un simple mortel serait devenu fou, des archéologues auraient pu explorer l'intérieur de ces tas, qui gisait un peu partout à côté des larges canapés cousus d'or et d'argent qui épousaient parfaitement la dorme circulaire de la pièce, des mois sans jamais trouver la sortie. L'objet le plus bizarre et rare (ou plutôt les deux) était sans doute le fauteuil et le bureau eux-mêmes. Leur style était indéfini. Tout ou rien à la fois. On aurait pu dire qu'ils résumaient les modes humaines à eux deux. Savoir de quoi il était composait en entier relevait du défis titanesque. Il s'en fichait, royalement. Sur son visage se lisait qu'il les avaient tous fait, passé des années à batifoler dedans mais ce temps était terminé...
    « M'ennuie »
Cet homme, ce grand monsieur, tout flagada dans son costume parfait sur mesure qui paraissait à présent trop grand pour sa mélancolie séculaire... C'était moi. Oui, j'en avais marre, à tel point que je m'amusais à parler de ma personne à la troisième personne.
Et cet homme se leva du pas du vieillard qui à trop vu de tout. Un petit coup d'œil sur la Terre miniature qui flottait doucement dans un halo de lumière au centre de la pièce. Elle m'apprenait juste le temps qu'il faisait sur sa grande sœur, de temps en temps le décollage ou le scratch d'une fusée, encore plus rarement l'atterrissage d'un météore sur la planète. Je n'avais encore jamais vu l'arrivée d'extraterrestre et c'était l'attente imminente de cet évènement qui me tenait assis là dans mon grand bureau de verre. Ma main charnelle effleura des bibelot taillés dans du cristal pour la refermer sur des petits cubes de diamant avec lesquels je jouait au dés avec quelque rares privilégiés autorisés par mon angélique de secrétaire. Mes doigts jouèrent un instant avec les passant d'un bout à l'autre. Je plongeai mes yeux dans la lumière glaciale qu'ils me renvoyaient avec joie, leurs éclats me parlèrent. De quoi ? De ma vie, de ce que j'avais fais ou pas, ce qu'on avait pu faire de moi... et surtout ce que je pouvais bien faire maintenant.
    « Je m'ennuie ! »
La tête en arrière, les yeux au plafond, c'était un cris de désespoir qui sortait de sa gorge. Quand tout était finis, que rien n'était plus à construire, il n'y avait qu'une chose à faire : se jeter à l'eau. Il le sentait, ce ne pouvait être que Le Bon Moment. Il le savait, il le sentait. Il allait descendre. Cette porte s'ouvrirait et il le trouverait en train de lire quelques papier sur la recrue d'essence des sacrifice ou bien en train de rédiger un énième rapport sur l'importance des génocides. Avec ses délicates lunettes de secrétaire posé sur son ravissant nez. Il entendrait le bruit de ses pas et là son patron lui parlerait, lui dirait tout ce qu'il avait sur le cœur. Il crierait, des cascades larmes tomberaient à ses pieds, ses mains abimées déchireraient ses habits, et il se mettrait à genoux devant lui lui demandant de mourir. Là ses bras délicats entoureront ses épaules et la plus belle déclaration d'amour qui eut jamais été faite sortirait délicatement de ses fines lèvres. Ce serait parfait.
    « M'ennuie plus ! »
Je sautais sur mes pieds, un sourire large comme le monde sur ma bouche. Le sommeil avait disparut dans la magie de l'aura de Gabriel. Il était là, c'était certain. Je poussais avec un entrain non fin une énorme malle sertie de pierres précieuses qui aurait pu passer pour le sarcophage d'un grand roi égyptien. Malgré tout mon amour et ma passion j'y mis du temps et du cœur pour révéler un grand rectangle miroitant, pareil à toutes les autres dalles faites de miroir de l'endroit. Un simple contact et elle se leva avec la lenteur de ses objets hight-tech que l'on voyait dans les science-fictions. Il n'y avait aucun mécanisme, j'y avait veillé et mon secrétaire aussi. Une fois ouverte j'y plongeait avec délectation sans même faire attention au diadème sur mon crâne et les nombreux colliers autours de mon coup qui m'auraient obligé à courber le dos si je n'avais pas eu un semblant de divinité. L'obscurité se transforma en la forme infinie des étoiles. Des escaliers, parsemé au bon vouloir du hasard, me guidèrent dans ma démarche. J'y gravissais des sommets immenses, dévalais des collines éternelles, sautais dans un puis sans fond. Ce fut le contact de la grande dalle froide menant à sa porte qui m'apprit que mon voyage galactique touchait à sa fin.
Une brève inspiration et j'ouvris l'immense porte n'étant rien d'autre de l'autre côté qu'une immense toile aussi grande que les murs de la pièce représentant seulement l'Apocalypse et ses beaux cavaliers. Il en rêvait en secret. Pensant que je ne le savait pas. Mais je l'avais souvent trouvé regardant amoureusement ce tableau. Si un jour elle arrivait celle-là il aurait le premier rôle. Je me le promettais. J'entendais le froissement des feuilles qu'on lit en silence. la paume de la main sur l'entrée et la lumière vint lentement à moi, sans bruit. Ce fut l'entrée en scène.
    « Je n'en peu plus Gabribri ! Pourquoi me refuses-tu ? Je ne te conviens pas ? Faudrait-il que je fasse autre chose ? Je suis désespéré. Je ne te suffis pas ? Tu fais comme si je n'étais pas un être matériel ! Regarde moi ! Regarde moi ! Ne suis-je pas fais de chair et de sang comme toi ? Les femmes te révulsent ? Je peux être ce que tu veux ! Faire tout ce que tu veux ! Tu ne me crois pas ? Et ce bouquet de fleur c'est quoi ? Pourquoi n'assouvir ses pulsions qu'avec des crucifixions ? On peut faire d'autre choses plus naturelles ! Tu es vieux jeu et surmené ! Au lieu de penser à la manière de tuer de le saint pontife tu ferais mieux de prendre des vacances ! Et avec moi ! En amoureux ! J'ai déjà deux billets pour le tour du monde ! »
Il les brandissait fièrement comme un miraculé avec ce qu'il n'avait plus. Je les brandissait oui mais sous le nez de ce que je n'attendais pas. Une Sophie, toute propre, toute sage trônait sur l'austère fauteuil du maître des lieux me regardant de son air habituel interdit. J'avais fais fausse route sur toute la ligne. Il n'était pas là, visiblement pas là et ne viendrait pas puisque l'habituel petit désordre de sa présence n'était plus. Il ne régnait plus que ordre et austérité. Les deux pans de mur de chaque coté de son bureau empiriques remplis soigneusement de haut en bas dans le logique ordre de sa pensée. Mon élan brisé avait composé sur mon visage une mine déçue, ravagée par la peine. L'air de Sophie ne m'aidait pas à remonter la pente, elle aussi semblait contrariée.
    « Bien le bonjour. Boudons ensemble, tu veux ? »
Un fauteuil fantasmagorique détonnant de l'ambiance carrée de la salle apparut en face de celui appartenant désormais à cette chère petite. Sans un mot je pris moi aussi part à la lecture des dossiers secret-défense de notre souffre-douleur personnel. Un pour deux alors que je suis Dieu ce n'était peut-être pas digne mais on savait se le partager. Après tout, il n'y en avait qu'un comme lui. Pouvoir le fréquenter était un privilège, subir son courroux un honneur. Alors pourquoi s'en priver ?
    « Raaaaa ! Encore ses envies de guerre de religion ! Je lui ai pourtant bien dis que ce n'était plus à la mode ! Ça ne rentrera donc jamais dans sa tête bonde ? Un crayon ! »
Une immense palette de couleur apparue sur la table pour notre plus grand plaisir enfantin. Le sourire de ma protégée disparut quand un grondement sourd retentit des profondeurs de ses entrailles.
    « Thé ? Petits gâteaux ? Oh je suis sûr que tu ne résisteras pas à ce joli gâteau aux 10 chocolats uniques ! Ça nous cimentera le ventre pour attaquer le boulot que Gabribri nous à laissé. »
Et pour attaquer je dessinais un joli petit ange sur une feuille traitant de l'athéisme mondial.
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MessageSujet: Re: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitimeSam 11 Juil - 0:57

Bariolée. La feuille. Sophie avait usé de l'ensemble des couleurs de l'arc-en-ciel, là, cachées dans un tiroir par on ne sait quel ange espiègle ou par elle-même, quelques années plus tôt - et là, on devine tout le travail que doit abattre un homme qui n'a même pas le temps d'accéder au plaisir d'ouvrir ses tiroirs. Et Sophie ne rigolait pas en pensant cela, elle l'aurait presque plaint. Ou était-ce l'archange qui les avait confisquées, mettant encore une fois un terme aux jeux de quelques divines têtes blondes ? Pas aux siens, elle était intouchable et protégée ce qui avait plus que tendance à mettre Gabriel en rogne. Elle n'avait encore jamais réussi à le faire sortir de ses gonds mais s'y attelait. Quoi qu'il en fut, les teintes se déclinaient maintenant sur le papier blanc. Toutes les couleurs donc ; qu'on prétende qu'il y en a six ou sept. Les rapports avaient perdu leur ton officiel sous un jeu d'enfant. Ses dessins étaient beaux. Oui, définitivement beaux, de quoi lui valoir un prix Nobel. Oui, pourquoi pas un Nobel de dessin ou d'égaiement des horreurs écrites par un homme à l'écriture reflétant son esprit bien trop strict ? Et ils conservèrent leur beauté jusqu'à ce qu'un bruit soudain, imprévu et inadapté survienne.

Tout être humain normalement constitué (être possédant deux yeux, un nez, dix doigts et une bonne dose d'idiotie) aurait alors ouvert la bouche au risque d'avaler un insecte - sans doute un insecte aveugle ou fou ou même aveugle et fou, ça aurait déjà plus de sens - et de s'étouffer mais ce n'était pas n'importe qui qui se trouvait sur ce fauteuil. C'était la petite Sophie : LA Sophie qui avait vu bien pire, vu bien plus. Et surtout, la Sophie et son dessin sur lequel sa main avait malencontreusement glissé sous l'impact de la porte. Zut, zut et zut. La blague divine était vraiment nuuuule et qu'importe si elle ne s'adressait pas à elle. Nulle. Nulle. NULLE ! Elle se serait bien frénétiquement jetée sur le tiroir pour y récupérer un objet aux pouvoirs miraculeux si elle n'avait pas appris à l'issue de sa dernière et première expédition qu'il n'y avait aucune gomme. Le bureau de l'ange n'était pas la caverne d'Ali Baba. Zut.

    SOPHIE - « Et voilà le vieux. Il sert à rien celui-là : une catastrophe, la onzième et pire plaie d'Egypte... à Rome. »

Tout ça n'était que murmure, messe basse au public restreint et unique. Non pas pour éviter d'offenser l'autorité divine mais parce qu'elle se parlait à elle-même, sa petite personne lui suffisant amplement. Converser avec Dieu aurait été plus qu'inutile celui-ci rivalisant d'infantilisme avec elle, la dépassant peut-être même. Non, mieux valait l'attaque fourbe et indirecte. Sophie s'appliqua donc à faire semblant de continuer, ne répondant même pas à ses interpellations. Oui, elle boudait mais, à présent, elle LE boudait. Gabriel n'était qu'un tout petit détail face à cette grosse épine qui s'incrustait dans son pied. Et ses tours de magie ne pouvait qu'attiser sa rancœur : avec un tout petit peu de ses pouvoirs, elle aurait pu tout arranger. Pourquoi ne lui avait-il pas donné un soupçon de magie ? Un rien du tout ! Ce n'était qu'un égoïste pur et dur, un cœur de pierre sous des airs de très jeune papi.

Un cri sourd retentit dans les entrailles de la jeune fille à la rancune toute infantile : à mort ! le dieu mourra, vive le dieu. Ses muscles se tendirent, sa vision se fit plus précise, son nez se plissa et sa respiration passa en mode furtif. Tout était prêt, parfait. Le calme avant la tempête ; un ouragan vil, cruel, programmé pour faire mal. Un coup de vent imaginaire, une main qui glisse à toute vitesse hors des sentiers battus, dérape sur la table - dommage collatéral - sans remords ni hésitation puis s'aventure en terrain inconnu toujours avec la même rapidité. Elle s'égare sur la surface immaculée tout en s'approchant de sa proie ignorante du danger qui la guette. Au bout de ses phalanges, un crayon de couleur noire comme la peur, noire comme la mort : arme du crime. Un mine comme affutée spécialement pour l'occasion qui vient taquiner les traits déjà imprimés dans le papiers. Elle aurait pu tout gâcher mais l'affaire était bien plus planifiée, tout était fait dans une optique bien plus blessante et les doigts ne firent qu'un trait bien précis. En quelques instants, il vinrent d'un éclair diviser le cœur en deux, le briser d'une manière se voulant bien plus que métaphorique.

    SOPHIE - « Ah bah oups. Toi aussi ça t'arrive. C'est bêtes, hien ? »

Ca n'avait rien du crime parfait. C'était d'autant plus jubilatoire.

(finalement, c'était pour aujourd'hui)
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Famine à Rome. | &Papa Vide
MessageSujet: Re: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitimeDim 2 Aoû - 22:15

On avait mal considéré l'impact d'une psychothérapie bien réalisée lors de son apogée. Tout ce qu'il fallait c'était se détendre et mettre les plus de bazar chez le facteur détracteur. Du moins c'est que Lui pensait... Et allez savoir pourquoi, ses disciples l'auraient pris comme parole d'évangile sauf, évidemment, le facteur perturbateur et perturbé en question. Car Gabriel était loin d'être un saint et Dieu était loin d'être aussi pur et parfait que certains de ses fidèles les plus détraqués (l'espèce la plus dangereuse) disait au grès du vent et à la force du sang. Il faut savoir que ce vieux monsieur, qui se trouvait assis sur un fauteuil bien trop pas au gout de la pièce en train de gâcher tous ces beaux papiers blancs et noirs en compagnie d'une jeune fille devenue sa chouchoute depuis quelques temps parce qu'elle le traitait de vieux inutile, venait de découvrir cette notion que l'on appelle communément "la psychologie" administrée par des "psychiatres"... et ça l'avait vachement intrigué. Bien qu'étant tout et rien à la fois et se prétendant connaitre tout l'Univers, il n'avait pas le temps d'être aussi omniscient, omniprésent et omnipotent qu'il le voulait. C'était un des inconvénient du métier du Dieu moderne qui se veut à la pointe de la technologie (inutile de dire que entre les montagnes des trésors aussi anciens que précieux qui se trouvaient dans son bureau on apercevait ça et là des bidules d'une modernité inconcevable pour le petit mortel qui se retrouverait perdu dedans). Il avait feuilleté quelques trucs puis parlé à plusieurs tête pensantes. Il avait même était voir un des meilleurs spécialiste en la matière mais la position dans laquelle il voulait qu'il se mette pour parler lui avait parue un brin suspecte (il avait beau être très ouvert il ne s'y faisait toujours pas). Mais entre ses angoisses et ses rendez-vous il avait retenu des brides de conseils de son nouveau psychiatre attitré (capable de résister aux récit de guerres et génocides qu'attribuait Dieu à son ange) dont entre autre : libérez-vous du facteur détracteur. C'était génial, et d'après ce qu'il avait compris il n'avait même pas besoin de punir tous les facteurs du monde mais juste son unique et préféré Gabriel qui depuis un moment piquait des colère monumentales. En plus Sophie l'aidait dans sa tâche, ce cher archange ne pouvait pas la toucher, ce qui le rendait euphorique.

Que pouvait-on faire face à la marée montante ? Rien sinon y succomber, y mettre comme on dit les pieds dans le plat, sauf que le plat du jour n'était pas au menu. A notre plus grand dam.
Un gâteau plein de chantilly dans une main et un crayon aux couleurs fantasmagoriques dans l'autre je testais mes talents en dessin très prometteurs, complété de temps à autre par l'imagination toujours aussi vraie de Sophie. Le dessin d'ange était mieux ainsi.

« De toute façon tout est de sa faute. Pas vrai ? »

Elle opina puisque pour elle ce n'était qu'un idiot (d'après ses dires mais je ne savais pas ce qu'elle entendait vraiment par là) elle semblait contrariée par quelque chose. Je ne devinais pas quoi, elle avait tout ce qu'elle voulait : le bureau de Gabribri pour elle seule et des montagnes de gâteaux à faire pâlir le plus solide des estomac. Les humains sont parfois bizarres et changeant. Peut-être voulait-elle que je lui fasse un tour de magie comme quand elle était petite ? Il y avait bien longtemps qu'elle trouvait dépassé que moi et Lulu venions la border en lui chantant de jolies chansons ponctuées d'histoires étranges.
Les anges ne sont pas aussi beaux que les humains se l'imaginent communément, et il n'ont rien des petits chérubins à tête de gosse de 3 ans aux joues rondes et roses. C'était des guerriers, près à se battre au moindre battement de cil contrarié de ma part. Mais j'en avais eu marre. C'était sans doute dû à une sorte de vieillesse divine. Quand savoir que c'est le début de la fin quand on censé être immortel ?

D'un hochement de tête nonchalant je chassais les idées bizarroïdes qui me venaient. Je voulais peut-être faire vivre un Enfer à Gabribri je savais quand et où il fallait respecter ce secrétaire. Il avait une intimité et par conséquent je m'y vautrais avec ravissement cherchant désespérément un indice me mettant sur la piste d'un(e) éventuel(le) amant(e) qui me vaudrais les réticences de ce cher Gabriel. Je doutais que cela fusse vrais mais il fallait que je trouve une excuse pour jalouser dans mon coin. Mes mains voltigeaient d'un tiroir à l'autre pour n'y trouver que du vide remplis de papiers importants pour son travail peu commun. Et c'était vraiment quelque chose de vraiment... comment dire ? peu commun ? Moi-même dans mon bureau de merveilleux souvenirs jonchaient le sol à la manière de ses pièges vicieux qui jalonnent souvent notre route pour nous rapprocher un peu plus de la Terre. Malgré tous mes efforts il n'avait jamais trébuché dessus. Moi, qui me décarcasser pour qu'enfin il tombe de son trône et se retrouve dans mes bras, j'en pleurais à chaque fois qu'il sortait de la pièce.

Où était-il à cet instant ? Dans le quartier des anges en train de former de nouvelles recrues à ne pas être de véritables chérubins ? Je soupirais en pensant à ce qu'il pourrait leur faire subir quand je sentis une présence familière non loin de là venant vers nous. Qui était-ce ? Je branchais ma super ouïe qui me rappela par la même occasion que je n'avais même pas besoin de ça pour connaitre une identité. Un pas, un bruit et une modifications dans l'air. Pas de doute, c'était bien Lui.

« Non... »

Enfin il avait réalisait, enfin il venait, enfin il voulait me voir que pour moi. Ce serait sans doute le plus beau jour de ma vie. Un coup de main et tout revint dans l'ordre (sauf les dessins qui bizarrement ne disparurent pas de leur feuilles) je fis même disparaitre les énormes bijoux qui ornait mon auguste tête. L'effort le plus considérable fut de faire apparaitre un énorme bouquet de fleurs sans se les prendre toute sur la figure.
Un sourire aux lèvres et Sophie toujours aussi occupée la porte s'ouvrit sur lui. IL était là. A croire que tous les anges ne vont pas au Paradis.
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Famine à Rome. | &Papa Vide
MessageSujet: Re: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitimeMar 11 Aoû - 21:00

    Le menton relevé aussi haut qu'il était possible sans être ridicule, le regard fier sans aucun équivalent au monde, l'archange rejoignit son bureau en passant par l'entrée principale. Parce qu'il fallait bien montrer qu'il y avait un chef dans cette maison de fous - limite des dépravés. Il était le seul à soutenir la sphère divine et cela depuis des millions d'années. Il emprunta le chemin habituel, stoïque, sans même s'extasier devant les parfaites marches de marbre. Non pas qu'il s'était habitué à cette magnificence avec les siècles (non, pas millénaires : Dieu s'était décidé à refaire la décoration récemment), plutôt qu'il ne s'extasiait jamais. Il n'avait pas le temps de se lasser non plus mais les effleurait sans considération - "pauvres petites" auraient commenté Dieu et Sophie - depuis le début. Il était, comme toujours, pressé de s'atteler à une nouvelle tâche, quasiment ému par le goût du travail bien fait qui titillait ses papilles à chaque instant de sa vie sans sommeil. De sa vie sans une once de vie, même.

    C'était tant mieux cela dit : dans un monde si faussement chrétien, il y en avait des choses à faire et tellement peu de personne pour sombrer dans ce besoin de perfection inqualifiable. Lui, véritable modèle, il travaillait tant et si bien qu'il avait dû momentanément remettre à plus tard son projet de création d'une nouvelle branche du christianisme - on pourrait parler de nouvelle religion étant donné la démystification que Gabriel aurait apportée sur le sujet de Dieu si il avait pu - qui aurait eu toute la pureté désirable. Nécessaire. Cette vieille idée revenant dans son esprit, ses yeux brillèrent presque - presque, toujours presque, là il n'avait rien de si radical qu'habituellement. Mais bon, en attendant, il devait se charger de dossier plus inquiétants tels que l'augmentation du nombre de divorces. Ce thème avait le don de le faire littéralement bondir hors de ses gonds lorsqu'on l'abordait et cela même si on partageait son avis (était-ce possible de l'égaler cependant ?). Mais ce n'était pas le seul, les dossiers qui le mettaient hors de lui ne manquaient pas et il devait bien avoir quelque chose à reprocher à, disons, chaque être vivant. Végétaux compris étant donné qu'ils ratent systématiquement l'office dominical. Voilà un acte qui vous valait d'être exclu de la liste d'amis de Gabribri et même bloqué. Non, l'archange n'était pas sur Facebook (excepté la page de fans que Dieu avait créée), il ne faisait que bloquer les prières et autres souhaits.
    Donc, et c'est pour dire le nombre de marches, notre archange montait les escaliers tout en pensant à tout ça.

    Il avait tout ce qu'un être parfait pouvait désirer. Un grand bureau sur lequel faire de belles pilles de documents importants, un immense fauteuil aussi austère que le plus grand des sages, et surtout une bibliothèque à faire pâlir le plus intégriste des archivistes. C'était idyllique, du moins cela aurait été idyllique si certains de ses plus gros problèmes n'avaient pas eu la bonne idée de devenir ses plaies personnelles. Le plus gros soucis était que ces personnes se trouvaient être les deux seules qu'il ne pouvait rayer de son existence ou du moins les ignorer. La première parce qu'elle se trouvait être son patron, la deuxième étant la chouchoute du monsieur. Autant vouloir se faire dévorer tout cru par l'Antéchrist.

    Son angélique personne soupira. Pas de la manière communément admise qui consiste à faire le plus de bruit, non, plutôt comme quelqu'un qui essai de chasser tous ses désirs de meurtres par le seul fait d'expirer d'une façon presque aussi gracieuse que sa démarche. On ne pouvait passer à côté de lui sans le remarquer - s'il laissait le commun des mortel l'approcher - tellement il pouvait être parfait mais la plupart du temps les habitants de la demeure avaient la fâcheuse tendance à voir leurs pieds s'écarter tous seuls du passage du secrétaire comme s'ils avaient peur de se faire écraser comme de vilains petits insectes, même Lucifer évitait de l'aborder.
    Si seulement ça se passait comme ça avec son divin de patron. Et quand il passait près de ses appartements, il n'avait qu'une angoisse, il priait pour qu'il ne lui saute pas au cou pour lui faire toutes sortes de propositions indécentes pour sa condition. Son statut de pilier de la communauté religieuse en prenait un coup à chaque fois. Si seulement le Vatican savait ça il se ferait chasser à grand coup de fourche du bâtiment.

    Comment gérer à la fois plus de six milliards de mortels et leur Dieu ? Pourquoi n'y avait-il aucun autre être parfait que lui sur cette terre ? Voilà ce que se demandait Gabriel quand il posa, sans trop y faire attention, sa main sur l'énorme poignée de porte. Il n'eut même pas le temps de réfléchir qu'il sentait déjà son ciel s'assombrir. Une aura maléfique et sucrée se dégageait de son cabinet. Il n'eut pas besoin de poser la question qu'il en connaissait la réponse. ILS étaient là et ILS allaient encore lui faire vivre un Enfer. Il ne voyait pas encore ce qu'ils avaient pu lui faire mais il en sentait la teneur. On avait pas besoin d'être devint quand on vivait avec de tels démons. En l'espace d'un instant il sentit son sang bouillir.

    Les deux battants de la porte s'ouvrirent en grand, poussé par la peur de se faire bruler si jamais l'archange posait ses mains dessus. Son corps ne brûlait pas mais on sentait qu'il était en train de se consumer. Il posa un long regard calculateur sur les deux protagonistes qui eux-mêmes avaient été figés dans leur activité. Devait-il faire avancer la date de l'Apocalypse ? Même avec ça ils trouveraient le moyen de s'amuser à l'ennuyer.
    "Clac" la porte se ferma derrière lui. Elle ne se ferma pas d'un bruit sourd et violent que les plus emportés faisaient subir à certaines, non, juste un simple "clac" définitif laissant entendre qu'elle ne se rouvrirait que lorsque la mort viendrait y toquer. Il fit même sursauter Dieu qui pourtant deux secondes auparavant affichait une mine réjouie et résolue. Gabriel se demandait à chaque fois ce que pouvait bien signifier ce visage narquois qu'arborait toujours son saint patron en sa présence. Quand il était sur les nerfs il prenait ça pour une sorte de moquerie et sortait de ses gongs. Quand il y pensait au calme il n'y comprenait rien, il fallait dire que l'ange s'y entendait pour tout ce qui était ordre et discipline mais il était à des années lumières de comprendre les relations humaines qui n'étaient que « futilité » et « abomination » selon ses propres termes. Il devait reconnaitre que de temps en temps il lui serait plus facile de comprendre ce que voulait lui dire son patron ne serait-ce que pour contrer ses plans foireux - comme sa fantastique idée d'élever une mortelle au rang de chouchoute et de répondre à tous ses caprices comme un vieux papi gaga - mais il était tellement chargé de travail que ce n'était pas demain la veille qu'il s'y mettrait.

    Tranquillement il se dirigea vers son bureau. Tranquillement il enleva Sophie de son fauteuil malgré l'opposition de celle-ci. Tranquillement il arrangea les piles de papiers désordonnés. En face, Dieu et Sophie le suivait d'un œil médusé, ce n'était pas tous les jours qu'on assistait à la non-explosion d'une bombe dont on avait pourtant allumé la mèche. Il ne rentrerait pas dans leurs petits jeux s'était-il dit. Ses pensées étaient tournées vers « Ils ne m'auront pas » qu'il ne cessait de répéter inlassablement dans sa tête.
    Et il avait déjà oublié les deux êtres lorsque l'autorité suprême lui tomba dessus pour l'étreindre jusqu'à lui couper le souffle. Le plus gros et surprenant câlin qu'il avait eu l'occasion d'expérimenter, ponctué d'un énorme bisous sur la joue.

    « Gentil Gabribri »
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Sophie
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Mots égarés <br> : Alors c'est ça la vie ? Ces heures passées à se détester cordialement parce que c'est la haine qui nous protège des pires insanités ? Ces mois et ces années gaspillés, défenestrés, anéantis à l'insu de leur plein gré ?

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Famine à Rome. | &Papa Vide
MessageSujet: Re: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitimeMar 2 Fév - 16:46

C'est une révolte ? Non Princesse, c'est une mutinerie. Injure à Sa Majesté Sophie ! La jeune fille sourit intérieurement "Qu'on lui coupe la tête !". Cette dernière serait bien capable de repousser, cheveux en place, mais le divertissement serait là. COUIC. Quoi que, une gorge que l'on tranche, ça ne doit pas vraiment faire COUIC. Il y en a des choses à broyer en chemin, de la matière à écarter. Alors ça doit être un simple CRAC. Disons même plutôt un gros CRAC histoire de garder de sa superbe à l'évènement. Dis, Gabriel, et si ton cou faisait CRAC ? Un coup, juste pour voir. Ce serait mon plus beau cadeau de non-anniversaire. Mais il faudrait divertir papa, qu'il ne voit pas le "méfait" (c'est comme ça qu'il l'appellerait). Le vieux est gentil, le vieux est faible alors le vieux ne permettra pas les exécutions sommaires. Déjà qu'il rechigne aux tortures... Oh tiens, dénonçons tant qu'on y est! Savez-vous que Dieu mange bio ? Qu'il boude jusqu'à la fourrure synthétique ? Qu'il ne prend jamais l'avion et préfère secouer ses bras pour voler (à vrai dire, il n'a pas besoin de les bouger mais, et là ça ne tient pas vraiment de la révélation, le vieux est un gamin) ? Les rumeurs disent même qu'on l'aurait un jour vu s'en prendre à des OGM. Notre petit militant actif a fait des formes bizarres dans les champs en découpant le tout - que voulez-vous, c'est un artiste ! - et, depuis, des rumeurs étranges circuleraient. Crop circles, c'est comme ça qu'on appelle son art... Donc bon, reparlons de choses importantes et sérieuses : il faut découper Gabribri.

Alors qu'elle élaborait ses plans utopiques, un ménage de printemps débutait sous ses yeux, Gabriel s'étant débarrassé de l'autorité suprême. Le sourire de Sophie disparut et elle grimaça, forcée de stopper net toute réflexion. Elle se promit néanmoins que ce n'était que partie remise alors que son estomac se retournait en voyant ce joyeux carnage se transformer en propreté absolue. Sous les mains de l'archange, tout acquérait une netteté intolérable. Elle lui aurait bien craché dessus - enfin, elle aurait demandé à quelqu'un de le faire - mais, que voulez vous, c'est une gamine sage que cette Sophie. Et puis, le truc ailé devait avoir une fonction de nettoyage automatique. Quelque chose dans le genre.

    SOPHIE - « Gabriel, tu n'es pas drôle ! Tu m'ennuies. J'aimerais que papa ne t'aime pas... »

D'ailleurs, à bien y réfléchir et à s'en triturer les méninges dans tous les sens, si Dieu était papa et bien Gabriel était maman. BEURK. Oui, beurk. Voilà un bruit qui était beaucoup moins drôle. Mais tout s'expliquait ! Déjà, soyons clairs, Gabriel n'était pas la mère biologique de Sophie ! Lui imaginer une vie sexuelle était impossible, l'appeler "maman" serait une hérésie envers sa propre religion et on pouvait alors d'ors et déjà laisser tomber l'immaculée conception. Qui plus est, le rôle de belle-mère allait très bien à l'archange. Il n'était autre que l'incarnation - enfin, ce qui lui servait de "peau", était-ce vraiment de la chair ? - de la méchante marâtre. Et voilà que Sophie découvrait son éternel rôle : Cendrillon. La pauvre petit esclave obligée de se rabattre sur la seule chose qu'on avait bien daigné lui laissé : un yaourt pourri. Chose qu'on ne lui accordait non par amour mais parce que c'était le seul moyen de la garder en vie. Une obligation bien douloureuse donc mais un rôle parfaitement endossé. Tout s'éclairait. Seul Dieu était peu crédible dans sa fonction de père mais c'était pourtant la plus véridique et ça avait toujours été comme ça. On ferait avec et l'histoire avait de toute façon prévu un père décédé, c'était à peu près pareil.

Alors, au final, elle avait des parents. Par qu'un seul, des et ça lui faisait une petite famille. Certes, on lui avait toujours dit que tous les humains, les anges et les dieux mais aussi les démons, les succubes et les vampires, sauf que ceux-là ne devaient pas trop être pris pour modèles (pour les autres, il faudra en discuter), étaient ces frères et sœurs. Cela dit, ça avait toujours fait beaucoup trop de monde pour que l'idée soit clairement envisageable. Mais voilà, maintenant, on pourrait faire des repas de famille ! Mais surtout, SURTOUT, des disputes parentales. Le rêve et le must de l'enfant gâté s'offrait aux jolis yeux de la douce Sophie. Elle pourrait, comme bien des enfants, être la source de disputer, jubiler en les écoutant et en profiter. Elle n'avait qu'à tendre la main et proposer un sujet de discussion. C'était trop facile : tout était conflictuel dès que ça touchait à elle. Papa allait dire qu'elle était trop mignonne en torturant ses joues de plus-si-petite fille et que, bien sûr, elle aurait ce qu'elle voulait. Belle-maman allait jeter un regard foudroyant à l'enfant qui lui empêchait la totale maîtrise de son esclave d'époux percevant le parti pris juvénile. Oh oui, ça allait être magique ! Pour parfaire le tout, la cerise sur le gâteau, il fallait demander un truc tout bête et tout simple. Le conflit n'en serait que plus idiot et succulent. Pas de torture pour cette fois mais...

    SOPHIE - « Papa, maman, je veux un bébé dragon ! »

Moue parée, yeux larmoyants sortis et position irrésistible ajuster. Que la guerre annoncée devant la foule en délire qu'était le frigo (mais si, souvenez-vous !) commence ! (ou pas, me direz-vous)
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Dieu
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Mots égarés <br> : Une seule pensée suffit à me créer. Un seul geste et vous êtes nés.
J'ai exaucé son caprice. A vous de la satisfaire.
Vivez mes petits, vivez à en mourir. Tous ceci n'est plus qu'un jeu d'enfant.


Je est un autre.
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Famine à Rome. | &Papa Vide
MessageSujet: Re: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitimeMar 2 Fév - 19:37

    La réaction ne fut pas longue. Elle fut courte, rapide et violente. C'est comme ça. Quand on fâche un ange de Dieu on s'attire les colères Gabriéliques. Quoi de plus normal ? On n'offense jamais les petits chérubins aux joues roses. A être aussi belliqueux la lutte contre les affreux démons ne finira jamais. Comment nous sommes nous débrouillé pour en arriver là Lulu et Moi ? Quelque chose avait dû clocher dans la fabrication. Aucune garantie en plus.
    Propulsé de mon trône je me contentais de bouder face au grand blond. Il ne daignait même pas m'accorder un regard l'égoïste. Il s'étonne encore de cette fulgurante augmentation du nombre d'athées ?

    « Si ça continue comme ça moi aussi je vais devenir non-croyant » Maugréai-je dans ma barbe.

    Un seul clignement de ses longs cils m'appris qu'il n'était pas complètement sourd. En même temps il n'était pas un humain. Moi en tant qu'artiste incompris je l'avais doté de quelques talents enviables comme celui de pouvoir me tenir tête. Par contre, je ne me rappelais pas l'avoir doté de cette fâcheuse manie à vouloir tout nettoyer. A le voir s'agiter, çà et là, pour éliminer nos jolis dessins dans le feu céleste, il me faisait penser à un psychopathe. Surement une blague de Lulu qu'il devait aujourd'hui regretter amèrement. Il faut dire que le petit surgissait chez lui de temps en temps, quand ça n'allait plus, avec un énorme chalumeaux dans l'intention de tout désinfecter. Il s'y était habitué - après tout ce serait un comble que le Diable ne puisse pas résister au feu aussi divin soit-il - mais ça impressionnait quand même les nouveaux qui se terraient pendant des mois pour ne pas à subir ce regard inquisiteur une nouvelle fois. Il fallait dire que ça foutait drôlement les pétoches de croiser un être aussi puissant et aussi détraqué quand on venait de naitre en temps que serviteur de mal.
    Pour ma part je ne désirais que son bonheur. Quand il allait mal j'évitais de le blâmer. Oui, monsieur se flagellait tout seul comme un grand quand il faisait des bêtises. J'ai tenté de l'aider mais en vain. Notre cher archange et un sado-masochiste.

    En attendant sagement que Gabribri finisse de nettoyer je jetais un coup d'oeil à la petite Sophie qui avait l'estomac bien creux devant ce yaourt éventré. Je l'ai déjà dit, Gabriel est un sadique, il aime punir les enfants (et surtout Sophie). Rien de bien méchant puisqu'il était tenu à un code d'éthique que j'avais pris soin d'élaborer une fois ses premiers défauts de fabrication mis en évidence. Pas question de punir les infidèles à coup-de-foudre.

    Mes yeux s'agrandirent tout ronds à la vue de la gamine demandant son dragon. Sans l'avis de Gabribri sur la question je sortis de ma poche un joli oeuf de dragon que je gardait pour je ne sais plus quelle raison. Une envie de faire cramer mon archange ? L'oeuf n'était pas des plus petits, tout chaud, tout bleu, il éclorait dans pas très longtemps. C'est pas plus mignon de le voir éclore et qu'il vous prennes pour sa mère dès le premier instant ? Au moment même où la main de Sophie touchait l'oeuf que je lui tendais je reçus un énorme livre venant plus ou moins de la direction du Séraphin en chef. On avait beau être Dieu c'était tout de même quelque chose de recevoir un registre des saints de plusieurs milliers de pages lancé par toute la rage qu'un être parfait était capable. Je me relevais doucement dans l'attente du deuxième tome. Le visage de l'ange n'était plus que colère et indignation. Qu'avais-je fais ?

      « Vous avez déjà fait réapparaitre tous les sous-fifres de Lucifer. J'ai laissé passé le coup des dieux. Mais je ne vous laisserais pas faire renaitre toutes les chimères ! Ce sont des espèces disparues, qu'elles le restent !

      - Ah... »

    J'étais encore sonné du coup que je m'étais pris sur la tête. Titubant comme un homme saoul je m'approchais tant bien que mal du bureau.

      «Je n'ai jamais dit que j'allais les faire revenir. C'est juste pour Sophie. Elle est trop mignonne. Puis il faut la comprendre elle est toute seule toute la journée. Un petit animal de compagnie ça lui ferait du bien.

      - Petit ? PETIT ??! Mais bien sûr, à 2 mois ça à déjà la taille d'un gros chien adulte. A un an il ne pourra même plus rentrer dans la maison.

      - Beh c'est pas grave je ferais aménager une grande pièce pour lui.

      - Et après quand elle en aura marre, elle va le délaisser et qui c'est qui va devoir s'en occuper ? Moi ! Comme si je n'avais que ça à faire !

      - Mais non, tu dis n'importe quoi. Ecoute, je sais que tu es allergique au dragon...

      - Allergique au dragon ? Allergique à votre connerie oui !

      - Tu y vas un peu fort là...

      - Et arrêtez de me tutoyer !

      - Hum... »

    Je me relevais de toute ma hauteur. Moi qui étais du genre patient et calme il arrivait toujours à me mettre en colère. Je n'arrivais plus à savoir qui était l'enfant entre lui et Sophie. Je commençais sérieusement à croire que Monsieur me faisait des crises de jalousie. Mon voeux allait-il être exaucé ?

      « Sophie chérie ? Tu peux m'attendre dehors ? Papa et Mam... euh Gabriel doivent discuter. Je te promet qu'après on ira manger dans ton restaurant préféré. »

    Croisant mes bras j'attendis que la petite sorte de la pièce. Elle était un peu contrariée de ne pas pouvoir assister à la mise à mort de l'être pur mais un petit quelque chose dans son regard me dit qu'elle allait peut-être trouver un moyen de voir cette crucifixion.
    Le chef de mes armés reculât d'un pas, en position de défense, près à se battre. Ce n'est pas parce qu'on est un ange qu'on ne sait pas se quereller avec son Dieu.
    Le sang allait couler ce soir.

    [Un peu rapide je sais mais je dois aller faire des Crop Circles]
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MessageSujet: Re: Famine à Rome. | &Papa   Famine à Rome. | &Papa Icon_minitime

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